
Fils d'un garde forestier de la forêt d'Orléans, André Robillard rencontre très jeune des difficultés scolaires et est placé dès l'âge de 7 ans à l'école annexe de l'hôpital psychiatrique de Fleury-les-Aubrais. Fugueur et colérique, il est interné dans ce même hôpital à l'âge de 19 ans. Après plusieurs remises en liberté sans lendemain, il est recruté en 1964 comme auxiliaire pour s'occuper de jardinage, de blanchisserie et de la station d'épuration de l'hôpital. De malade, il devient ainsi ouvrier sans pour autant quitter le centre. C'est cette même année qu'il fabrique son premier fusil avec des objets de récupération : boîtes de conserve, ampoules usagées, pièces de bois, tissu.. « Pour tuer la misère », dit-il. Peu après, son psychiatre en envoie quelques exemplaires à Jean Dubuffet qui constitue alors sa collection d'art brut. Robillard fabrique aussi des engins spatiaux et des spoutniks, ainsi que des cavaliers en bois et des animaux exotiques. Il dessine aussi : des fusils, des planètes, des satellites, et des animaux. Et toujours pour "tuer la misère", il joue de l'accordéon et de l'harmonica. Il vit toujours dans l'enceinte de l'hôpital, où il jouit tout de même d'un statut un peu particulier.