A 20 ans, Elisabeth Baillon développe une technique personnelle et autodidacte de broderie à la machine. En 1972, elle s’installe sur le plateau du Larzac dans une forteresse qu’il faudra défendre pendant 10 ans contre un projet de camp militaire. Son inspiration suit ce mouvement militant. Après la création de l’écomusée du Larzac dans les années 80, sa technique de broderie de laine se complète de dessins à la plume. Enfin en 2007, elle enrichit le dialogue de la laine et de l’encre par le transfert de photos sur toile et poursuit son travail sur la mythologie familiale.
« Broder pour moi c’est voyager sur un tissu ! Au départ un dessin, net, précis comme une carte d’état major. De la machine « brodante » sort une chaînette de laine, route minuscule, aussi fine qu’un crayon, aussi agile qu’un pinceau. Toutes les formes seront entourées, labourées en rythmes concentriques. Circulation incessante ramenant chacune d’elles vers son noyau. Point par point sous ce réseau coloré la toile disparaîtra. La vitesse de la machine, son parcours alerte sur la toile entraînera toutes les rêveries vagabondes. Son bruit de petit tracteur couvrira tous les autres bruits, donnant à ma démarche la joie solitaire du coureur de fond. »
Élisabeth Baillon
"La danseuse et le fort des Halles", encre, transfert de photo et broderie de laine sur toile d’Élisabeth Baillon