Art brut
En 1945, André Breton et Jean Dubuffet créent la Compagnie de l’Art brut et déposent le terme « Art brut ». Jean Dubuffet le définit ainsi en 1947 dans un texte intitulé L’Art brut :
« Il y a (partout et toujours) dans l’art, deux ordres. Il y a l’art coutumier (ou poli) (ou parfait) (on l’a baptisé, suivant la mode du temps, art classique, art romantique ou baroque, ou tout ce qu’on voudra, mais c’est toujours le même) ; et il y a (qui est furtif comme une biche), l’Art brut… Formuler ce qu’il est, cet Art brut, sûr que ce n’est pas mon affaire. … L’Art brut est un art modeste et qui souvent ignore même qu’il s’appelle “ art ” ». En Octobre 1949, dans L’Art brut préféré aux arts culturels, il précise :
« … Nous entendons par là des ouvrages exécutés par des personnes indemnes de culture artistique ; chez lesquelles donc, le mimétisme, contrairement à ce qui se passe chez les intellectuels, ait peu ou pas de part ; de sorte que leurs auteurs y tirent tout de leur propre fond… Nous y assistons à l’opération artistique toute pure, brute, réinventée dans l’entier de toutes ses phases par son auteur ; à partir seulement de ses propres impulsions. De l’art, donc, où se manifeste la seule fonction d’invention… C’est pourquoi nous ne voyons aucune raison de faire, de l’art des fous, un département spécial…».
L'art brut s'applique à la collection réunie par Jean Dubuffet, qui comprend des oeuvres de malades mentaux, de bergers et de créateurs autodidactes. Il faudra donc trouver d'autres "étiquettes" pour les oeuvres n'appartenant pas à cette collection.
Source : univers-singuliers.com