L’œil de la femme à barbe a le grand regret d’annoncer le décès bien trop prématuré de l’artiste le 3 juillet 2024… Cristina Essellebée, née à Valenciennes, a vécu plusieurs vies. La première sous le nom de Lydia Belostyk. Après une formation artistique aux Beaux-Arts de Valenciennes et une licence à l’université de Lille III, elle a été tour à tour : Femme de ménage, Caissière, Enseignante en Arts-plastiques, Mère de 2 enfants, Bibliothécaire… Toujours photographiante. Au cours de ces années, elle a travaillé autour de la question du temps, de l’éphémère et du permanent, de l’indéterminé et du déterminé. En 2015, Lydia Belostyk crée le personnage de Cristina Essellebée (SLB). Cette dernière investit les lieux du quotidien, que ce soit l’espace privé des salles de bain, l’espace clos des toilettes, ou l’espace public du métro. Armée de son portable, elle traque et photographie – à travers les manifestations de son corps et de celui des autres – l’irruption du désir et de l’érotisme dans notre univers le plus ordinaire. « Un jour, dit-elle, au détour des ablutions quotidiennes, je l’ai vu ! Bouton, pomme (de douche) ont réfléchi l’image de mon corps, l’existence de mon corps. Corps réel, corps fantasmé, corps vibrant. » SLB photographie les objets qui « réfléchissent » tels la chasse d’eau, la pomme de douche, la bonde de la baignoire. Des objets qui, de façon inattendue, nous rappellent que nos corps sont là, bien présents.
>> (Re)écouter l’enregistrement (rediffusion du 08/07/24) de l’émission Onde de choc de Jehan Vanlanghenhoven sur Radio Libertaire, avec d’une part Cristina Essellebée et L’œil de la femme à barbe présentant le livre Miroir, oh mon miroir et d’autre part Lydia Belostik et Benoît Villé présentant leur projet commun dans la ville de Romainville. Cliquer ICI