Seigneur local, ferrailleur soudeur, châtelain bon teint, embourbé dans sa campagne Roumoise, carapacé dans des constructions métallo-fantastiques. Prince batracien marécageux, cultivant les mauvaises herbes, ayant pour uniques sujets une bande de chats comploteurs et querelleurs. Il est imbattable sur le nom des plantes qui ne servent à rien, qui gratouillent ou donnent la nausée.
Robuste Odin c’est le gars qui fait des trucs chelous avec des machins zarbis, qui squatte la maison hantée au milieu des étangs. C’est dans son ilot mégaphorbiaie* qu’il bricole un peu, bouine à qui mieux mieux, combine en bibelotant l’improbable, cultive l’authentique, en bidouillant de gauche à droite, entre deux.
Il fait Salon, les dimanches ensoleillés selon l’humeur quand joggeurs moulés, vététistes fluorescents, randonneurs à bâtons, carpistes camouflés, cueilleurs de saison et délinquants juvéniles lui rendent hommage.
Sa célébrité dépassant les limites de la communauté de communes, on lui promet une impasse à son nom… C’est un monument envasé du Roumois-Lieuvin.
* ou friche humide : formation végétale prairiale hétérogène constituée de grandes herbes se développant sur des sols riches et humides.
Bio de l’artiste par lui-même, portrait par Erolf Totort, à retrouver dans le livre Rotor & Stator