Émilie Chaix a entamé son parcours artistique dans la haute couture, créant -entre autre pour Christian Lacroix- des bijoux brodés et des parures à la féminité magique. Depuis quelques années, elle s’est tournée vers d’autres matières et d’autres histoires, délaissant le côté ornemental de ses bijoux-sculptures pour des sculptures aux allures primitives dont les racines semblent puiser dans une très lointaine mythologie.
Au début de l’œuvre est la forme -en bois, papier mâché, résine ou fil de fer- que l’artiste prolonge et orne de porcelaine, textiles, peinture, perles, végétaux, brisures d’objets oubliés, os, plumes… Puis, usant du geste artisanal dans toute sa patience et sa noblesse, Émilie se consacre au détail, fascinée depuis son enfance par le minuscule et le presque invisible. S’emparant alors de la matière qu’elle déploie, détourne, dénature et réinvente, elle fait jaillir de cette chair sauvage des formes incantatoires, reliques d’un temps à venir.
Émilie Chaix fouille la mémoire première pour affronter les terreurs ancestrales : beauté et hideur s’entrechoquent, séduction et répulsion se heurtent. Tentant la fusion du désincarné et de l’organique, elle ajuste la douceur et la violence. Vestiges d’une singulière poésie, les précieuses mandragores -fétiches, totems ou trophées d’une tribu imaginaire- sont ainsi convoquées au sacrifice de l’orchidée sur l’autel de nos démons sacrés.
Pour présenter la première exposition parisienne d’Émilie Chaix, L’œil de la femme à barbe s’invite à la galerie Quincampoix, habituellement dédiée à la céramique.
Du minéral au végétal, de la terre au textile, la boucle est ainsi bouclée.
Rendez-vous
● Vernissage jeudi 5 à partir de 18h – Le mois de mars étant ce qu’il est, vous ne refuserez pas un verre de vin chaud à cette occasion !
● Vendredi 13 mars à partir de 18h – Conjurez le sort autour d’un verre !
Galerie Quincampoix
82 rue Quincampoix, Paris 3ème